La Rochelle Université est engagée en faveur de l’Open access et promeut ce mouvement pour un libre accès à la production scientifique de ses chercheurs et chercheuses. Mais que recouvre ce terme ? Quels sont les principes de l’Open access ? Quels dispositifs sont mis en place pour le favoriser ?

Les initiatives en faveur de l’Open access ont pris la forme d’un mouvement mondial cohérent au fil de déclarations historiques. La déclaration pouvant être considérée comme fondatrice est celle de Budapest en 2002. Elle donne une définition de l’Open access qui contient les grandes lignes du programme :

« Par « accès libre » à la littérature, nous entendons sa mise à disposition gratuite sur l’Internet public, permettant à tout un chacun de lire, télécharger, copier, transmettre, imprimer, chercher ou faire un lien vers le texte intégral de ces articles, les disséquer pour les indexer, s’en servir de données pour un logiciel, ou s’en servir à toute autre fin légale, sans barrière financière, légale ou technique autre que celles indissociables de l’accès et l’utilisation d’Internet. »

Un an plus tard, ce sont la Déclaration de Bethesda et la Déclaration de Berlin qui reprennent les mêmes termes d’engagement et y ajoutent la possibilité d’exploiter ces publications grâce au choix que peut faire l’auteur de les diffuser sous une licence qui l’autorise (Creative Commons, par exemple). Les autres déclarations réaffirment leur adhésion à celle de Budapest et l’adaptent à une échelle locale ou sectorielle. (Pour un historique complet, voir ici)

On distingue communément deux stratégies pour mettre en œuvre l’Open access :

  • La Voie verte (Green Open access), qui repose sur l’auto-archivage par les chercheurs et chercheuses de leurs propres publications dans des réservoirs numériques appelés archives ouvertes. Il en existe plusieurs types (disciplinaire, thématique…). En France, le CCSD (Centre pour la Communication Scientifique Directe) a développé HAL (Hyper-Articles en Ligne) qui représente un cas unique au monde d’archive ouverte nationale pluridisciplinaire. Les établissements qui le souhaitent peuvent créer leur propre portail institutionnel. La Rochelle Université a inauguré son portail HAL en 2017.
  • La Voie dorée (Gold Open access), qui permet la publication numérique dans une revue électronique sans coût d’accès au texte intégral pour le lecteur. Dans les faits, la majorité des revues adhérant à ce modèle demandent aux auteurs ou à leur institution le paiement de frais de publication (ou APC : Article Processing Charges).

Le paysage de l’Open access est en réalité plus complexe, avec d’autres modèles, comme la Voie « platinium » qui vise la gratuité de la revue pour le lecteur comme pour l’auteur. Voir un dossier complet sur le sujet ici.

Open science, Open access, Open data… Ces expressions sont bien souvent confondues alors qu’elles ne sont pas synonymes. Une petite mise au point peut donc s’avérer utile.

L’Open science est l’un des trois grands objectifs en matière de recherche et d’innovation fixés en 2015 par la Commission européenne. Il s’agit de rendre transparent pour la société l’ensemble du processus de recherche, de son élaboration à la diffusion du savoir. L’accent est mis sur l’accessibilité, le partage et l’utilisation de l’information. L’Open science désigne donc l’idéal à atteindre pour une science collaborative et citoyenne où le travail de chacun contribue à l’amélioration des connaissances communes.

L’Open science recouvre ainsi tous les aspects de la recherche et comprend plusieurs volets :

  • l’Open access (ou libre accès), pour la littérature scientifique,
  • l’Open data (ou données ouvertes), pour les données brutes de la recherche,
  • l’Open source (ou code source ouvert), pour le code source de développements informatiques,
  • les Open educational resources (ou ressources éducatives libres), pour les documents à visée pédagogique et supports de cours.

En 2018, la Commission européenne et la cOalition S (consortium soutenu par le Conseil européen de la recherche et par les agences de financement de la recherche de 12 pays européens) lancent le Plan S qui exige que les chercheurs et chercheuses bénéficiant d’un financement public rendent leurs travaux immédiatement disponibles en libre accès. Ce principe-clé doit être mis en œuvre à partir de 2021. Le texte comprend également dix autres principes qui promeuvent l’édition en accès libre.

En France, l’Open science devient la Science ouverte et s’incarne dans une série de textes officiels dans le cadre des objectifs fixés par la Commission européenne :

L’Appel de Jussieu pour la Science ouverte et la bibliodiversité, lancé en 2017, s’inscrit dans l’histoire du mouvement en lui donnant une nette impulsion sur le territoire national. Les institutions signataires y prennent position en faveur de la publication en accès ouvert et pour la nécessité de repenser la chaîne éditoriale telle que pratiquée dans le milieu de la recherche (encore largement basée sur le paiement d’APC) et de privilégier des modèles alternatifs.

Le Plan National pour la Science Ouverte, présenté en 2018 par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, planifie sa mise en œuvre nationale. Il donne à son tour une définition de la Science ouverte : « La science ouverte est la diffusion sans entrave des publications et des données de la recherche. […] La science ouverte induit une démocratisation de l’accès aux savoirs, utile à la recherche, à la formation, à l’économie, à la société. »

Le Deuxième Plan National pour la Science Ouverte fixe quatre axes programmatiques pour la période 2021-2024. Il poursuit la trajectoire ambitieuse du premier Plan National en visant 100% de publications en accès ouvert d’ici 2030.

Les revendications des défenseurs de l’Open access rencontrent très vite le combat des bibliothèques universitaires confrontées à l’inflation des coûts des abonnements aux revues. C’est donc initialement en réaction à cette situation que les bibliothèques ont rallié la cause du libre accès. Elles poursuivent aux côtés de la communauté scientifique l’objectif de faire tomber les barrières créées par les délais de publication et les tarifs des abonnements. Les bibliothèques universitaires mettent ainsi au service des chercheurs et chercheuses, des doctorants et doctorantes, d’une part des ressources humaines et matérielles, d’autre part leur savoir en matière de documentation et de culture numérique.

C’est dans ce contexte que la BU de La Rochelle Université s’est dotée de son propre service d’Appui à la recherche en 2020.

Contact Service Formation-Appui à la Recherche 05.46.45.68.87 et 05.46.45.68.95 Du lundi au vendredi 8h30-17h00