Concevoir un poster scientifique
Mis à jour le 21/09/2021
La réalisation d’un poster est un exercice imposé pour les jeunes chercheurs. Le poster est un support de présentation de recherches séduisant, car il reste accessible et dure plus longtemps qu’une intervention orale dans un colloque. Ainsi, il permet de toucher un public plus large et moins spécialiste et peut susciter des rencontres et des discussions informelles impossibles au cours d’une conférence. Enfin, il pourra rester affiché dans votre labo pendant des années.
Que mettre dans un poster ?
Un poster scientifique n’est pas un rapport de recherche ni un article, mais c’en est le résumé illustré. Il vous sert à faire la promotion de vos recherches (et la vôtre, et celle de votre labo, de votre université…). Il est censé attirer l’œil et pouvoir être lu en 5 minutes et donc compter moins de 1 000 mots. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’un exercice à contraintes.
L’organisation du contenu
Pour être efficace et permettre un survol rapide, vous devez découper le contenu en rubriques. On retrouvera généralement :
- le titre – il est explicite, tout en attirant l’œil et suscitant la curiosité, le tout sur une à deux lignes ;
- l’auteur – placée directement sous le titre, la mention de l’auteur contient son affiliation, une adresse de contact, et pourquoi pas une photo de vous ;
- l’introduction – c’est la présentation de l’objectif des travaux de recherche, et c’est ce qui doit accrocher le lecteur (qui, potentiellement, ne connaît rien à ce domaine) ;
- matériel et méthodes – ici vous décrirez brièvement l’équipement et les procédures, sans tous les détails techniques réservés à l’article, mais, pourquoi pas, avec une illustration ;
- résultats – c’est généralement la rubrique la plus importante en taille, où vous expliquez si l’expérimentation est réussie et où vous présentez les résultats quantitatifs et qualitatifs à l’aide de graphiques ;
- la conclusion – c’est un résumé discret des résultats, une mise en lumière de leur importance et un rappel de l’introduction (pour les lecteurs qui ne l’auraient pas lue) ;
- les références bibliographiques – on y trouvera quelques références fondamentales, très peu, et dans une syntaxe bien sûr irréprochable ;
- les remerciements – c’est ici que vous pourrez aligner les sigles et les logos ;
- « en savoir plus » – vous pourrez y afficher les liens vers votre page personnelle, vos publications, la version en ligne du poster…
La mise en forme
Tout d’abord, vous devez définir l’orientation du poster, en portrait ou en paysage. Si celle-ci n’est pas imposée et que vous connaissez le (premier) lieu d’accrochage, choisissez la plus adaptée : attention aux emplacement trop étroits pour les posters en paysage, ou trop bas pour pouvoir lire un poster en portrait sans devoir s’agenouiller.
Ensuite, il vous faut organiser les différentes rubriques. Pour faciliter la lecture, il est grandement conseillé d’opter pour une répartition en colonnes, de haut en bas et de droite à gauche. Si le lecteur se perd, il ne fera aucun effort et passera au poster suivant.
Enfin, pour faciliter la distinction entre les rubriques, présentez-les dans des encadrés, en laissant une marge importante autour du texte, sous peine d’en rendre la lecture inconfortable. Les cadres d’une même colonne devront être alignés et d’une largeur identique : dans l’idéal, on vise des lignes de 45 à 65 caractères de longueur.
Les polices de texte
Pour les titres, choisissez une police Sans Serif (Arial, Ubuntu, Tahoma…) en gras. Ils commencent par une majuscule, mais seront en minuscules, comme une phrase normale. Les titres tout en majuscules ou « capitalisés » (une majuscule à chaque mot) sont moins lisibles, donc interdits.
Les contenus pourront être dans une police Serif (Lucida Bright, Linux Libertine…), réputée plus facile à lire pour les textes plus petits. Réservez l’emploi de l’italique à quelques rares exceptions (le nom latin d’une espèce, par exemple).
Même si les textes justifiés vous semblent plus esthétiques, on recommande régulièrement de rester sur un classique alignement à gauche, plus agréable à lire.
Quand cela vous semble plus pertinent et efficace, n’hésitez pas à préférer une liste à puces plutôt qu’un paragraphe rédigé.
Enfin, un poster devant pouvoir être lu à 2 mètres de distance (voire 5 mètres pour le titre), la taille des polices devra donc être conséquente. Par exemple, 84 pt pour le titre, 36 pt pour les titres de rubriques et 24 pt pour le corps du texte.
Pour savoir si la taille de police est suffisante, imprimez une copie de votre poster au format A4 : tout le texte doit être lisible.
Les images et graphiques
Les images et les graphiques devront être imprimés, leur définition a donc une grande importance, car leur apparence sera très différente de celle à l’écran. Généralement, pour une impression de qualité, on privilégie une définition de 300 dpi. C’est beaucoup plus que les habituels 72 dpi des images d’un site web. Les images en formats TIFF et PNG sont moins compressées que celles en format JPG, le rendu à l’impression est donc plus propre.
Les images sont soumises au droit d’auteur : assurez-vous que leur auteur autorise explicitement leur utilisation. Et, bien entendu, il faut lui en attribuer la paternité dans la légende. À défaut, passez-vous de cette superbe image et cherchez-en une autre (quitte à la produire vous-même).
Pour les graphes, il est recommandé d’en simplifier au maximum la lecture : des courbes simples et directement nommées (pas de légende), des axes nommés et sans numérotation excessive, un titre explicite… Vous pouvez aussi mettre en évidence le résultat que vous voulez pointer avec une flèche et un commentaire : le graphe doit être lisible et compréhensible d’un coup d’œil à plus d’un mètre de distance.
Les couleurs et la décoration
Le dilemme est cornélien : il faut que le poster attire l’œil et soit esthétique. Il faut qu’il soit sérieux, sans être ennuyeux. En bref, il faut qu’il soit efficace et respectable à la fois.
Tout d’abord, il faut qu’il soit lisible. Privilégiez donc des couleurs contrastées entre le texte et le fond, avec une préférence pour les textes foncés sur fond clair.
Après, c’est une question de goût, et les sources universitaires, même les plus complètes, ne sont pas toujours les meilleurs juges dans ce domaine. Une recherche sur le web permet de trouver facilement des palettes de couleurs toutes prêtes.
Enfin, le choix d’utiliser une image de fond est potentiellement périlleux : il ne faut pas qu’elle perturbe la lecture. Encore une fois, l’attention du lecteur du poster est très fragile. À la première distraction, au premier effort demandé, il se détournera. Il faut donc lui rendre la lecture la plus facile possible.
Quels outils pour réaliser un poster ?
La plupart des sources recommandent Powerpoint (et donc son alternative libre Impress), mais il existe des logiciels dédiés à la publication assistée par ordinateur. Pour plus d’informations sur ces outils, consultez Quels logiciels pour réaliser un poster scientifique ?