Vovelle, Ducellier et Bennassart : la BU leur rend hommage 1

Vovelle, Ducellier et Bennassar : la BU leur rend hommage

Les historiens Michel Vovelle, Alain Ducellier et Bartolomé Bennassar se sont éteints cet automne. La BU expose certains de leurs ouvrages à son premier étage.

D’abord versé dans l’étude de l’histoire religieuse, Michel Vovelle, décédé le 6 octobre 2018, fut l’un des pionniers de l’histoire des mentalités, s’intéressant à l’histoire de la mort en Occident et se spécialisant dans celle de la Révolution française. Tenant d’une approche de l’évènement révolutionnaire non pas figée ni forclose, l’analysant comme l’amorce d’un mouvement dont les effets se font encore sentir de nos jours, il s’opposa en cela à la vision plus  libérale de l’historien François Furet. Il fut tantôt professeur émérite à l’université de la Sorbonne Paris-I, directeur de l’Institut d’Histoire de la Révolution française de 1981 à 1993, tantôt président du conseil scientifique et technique du musée de la Révolution française.

Michel Vovelle en 2002
Michel Vovelle en 2002• Crédits : Jack Guez – AFP

 

Médiéviste et spécialiste de Byzance et de l’Orient méditerranéen, l’historien Alain Ducellier, professeur émérite à l’Université Toulouse – Le Mirail, est mort le 29 septembre 2018. Porté initialement sur Constantinople, son champ d’étude s’étendit aux relations entre chrétiens et musulmans d’Orient au Moyen Âge. Auteur de nombreux ouvrages, dont certains devenus des classiques, il fut soucieux de la bonne vulgarisation de ses travaux. Enfin, il co-dirigea un groupement de recherche du CNRS sur la colonisation au Moyen-Âge et, en écho aux problématiques actuelles, se consacra à l’étude des migrations anciennes.

dans "Le Monde" en ligne, le 9 octobre 2018
Alain Ducellier, photographie parue dans « Le Monde » en ligne, le 9 octobre 2018

 

Professeur émérite à l’Université Toulouse – Jean-Jaurès, historien mondialement reconnu du monde hispanique à l’ère moderne, Bartolomé Bennassar est décédé le 8 novembre 2018. D’abord disciple de Fernand Braudel, s’inscrivant dans le sillage de l’école des Annales, il devint l’un des précurseurs de l’histoire des sensibilités. Ainsi son étude sur l’histoire de la corrida fait-elle aujourd’hui référence. Son travail, qui se porta aussi sur l’histoire des aventures coloniales ibériques, œuvrant à l’achèvement de la première synthèse en langue française sur l’histoire du Brésil, n’omit pas l’histoire plus contemporaine, au travers notamment d’une histoire de la Guerre d’Espagne récompensée par l’Académie française. Écrivain à ses heures perdues, il fut un grand pédagogue, humaniste, aux côtés de son collègue toulousain récemment disparu, Alain Ducellier.

Bartolomé Bennassar au Centre de ressources en langues de l’université Toulouse - Jean-Jaurès, le 15 octobre 2013.
Bartolomé Bennassar au Centre de ressources en langues de l’université Toulouse – Jean-Jaurès, le 15 octobre 2013. Joson/(CC BY-SA 3.0)

 

Retrouvez certains des ouvrages de ces grands historiens au premier étage de la BU.