Il y a 150 ans : la Commune de Paris
La Commune : histoire d’une révolution manquée
Après la défaite de la France contre la Prusse, les parisiens sont de plus en plus en colère contre le gouvernement à majorité monarchique. Celui-ci accepte la présence des prussiens et laisse le peuple s’enfoncer de plus en plus dans la misère. Lorsque le gouvernement décide de réquisitionner l’artillerie utilisée pendant la guerre, les parisiens s’insurgent et reprennent les armes afin de fonder une nouvelle république. Alors que le gouvernement et les bourgeois fuient la capitale pour se rendre à Versailles, les insurgés se rassemblent et proclament la Commune de Paris : une république indépendante. Un peu plus de deux mois plus tard, une violente répression s’abat sur les communards qui répondent par la violence en exécutant des otages. Le gouvernement versaillais, à l’issue de conseils de guerre, emprisonne et déporte les insurgés qui n’ont pas réussi à fuir ou qui n’ont pas été tués.
La Commune vue par les historiens
Donner de la voix aux acteurs de l’Histoire : c’est ce que fait William Serman en analysant La Commune de Paris du point de vue des insurgés et soulignant ainsi leurs motivations, leurs revendications et leurs espérances.
Après une première partie qui raconte les soixante-douze jours de cette république éphémère, Jacques Rougerie donne lui aussi la parole aux insurgés, publiant certains extraits des procès des communards dans son livre La Commune et les communards
Relire la Commune ; c’est ce que propose un collectif d’historiens et de chercheurs presque 150 ans après cet évènement. La commune de 1871 : une relecture rouvre le débat sur cet épisode de l’Histoire aux représentations multiples.
La Commune vue par les écrivains
Louise Michel, dans ses mémoires La Commune : histoire et souvenirs, livre une description des évènements qui fait de son récit autobiographique un témoignage essentiel et riche, rappelant que le rôle des femmes fut majeur et fondamental.
Jules Vallès, maire du XIXème arrondissement de Paris pendant cette période, donne à son personnage, Jacques Vingtras, des traits autobiographiques et en fait un héros de la Commune. L’insurgé, double de l’auteur, livre un récit minutieux et précis de cet épisode révolutionnaire.
C’est à Paris en 1871 qu’Émile Zola situe les premiers romans de la saga des Rougon-Macquard, fresque familiale et sociale de vingt volumes. David Charles analyse les références de cet évènement dans son étude Emile Zola et la Commune de Paris.
La Commune en bande dessinée
Les femmes furent nombreuses à monter sur les barricades. Lupano et Mazel leur rendent hommage en décrivant leurs faits d’armes dans Communardes!
Les damnés de la Commune reprennent vie sous la plume de Raphaël Meyssan dans un roman graphique réalisé avec des gravures d’époque et à partir de recherches minutieuses dans les archives. Ce récit s’articule autour de deux personnages, Gilbert Lavalette et Victorine Bocher.
La Commune en image : cinéma et photographie
Peter watkins réalise une fiction tel un documentaire sur La Commune, donnant la parole aux insurgés et suivant chronologiquement les évènements.
Inspiré du texte de Karl Marx sur la commune, La nouvelle Babylone raconte les évènements de mars 1871 à travers le personnage de Louise, jeune vendeuse d’un grand magasin qui va s’allier aux femmes du peuple après son licenciement. Ce film muet est un chef d’œuvre du cinéma russe du début du siècle dernier.
Le temps des cerises et Regard d’un parisien sur la Commune constituent les premiers photoreportages sur un fait historique.
150 ans après, plongez-vous dans ces documents qui retracent et analysent l’histoire de la Commune de Paris.
