Exposition "Bagnes et bagnards"

Exposition « Bagnes et bagnards »

En écho au colloque "Ports, îles, villes : entre exils et migrations transcontinentales et océaniques", la Bibliothèque universitaire de La Rochelle accueille deux expositions mettant en parallèle les bagnes de Rochefort et du Cap Vert.

Le bagne et les bagnards constituent un sujet où mythes et réalités s’entremêlent constamment au point que leur histoire est difficile à construire. C’est particulièrement le cas pour le bagne de Rochefort en Charente-Maritime et le Camp de Tarrafal au Cap-Vert.

Du 23 octobre au 18 novembre 2023, deux expositions se tiennent sur ce sujet, dans le hall de la Bibliothèque universitaire et font écho au colloque « Ports, îles, villes : entre exils et migrations transcontinentales et océaniques » organisé par La Rochelle Université et l’Institut des Amériques les 26 et 27 octobre 2023.

 

Le Camp de Tarrafal : 50 ans après

Une exposition conçue par le journaliste Antonio Valdemar et Fernando Filipe et traduite par les étudiantes et les étudiants de l’Université de Poitiers en coordination avec les enseignants du département d’Études portugaises, qui met en lumière les conditions d’enfermement des syndicalistes du « 18 janvier » 1934, les marins de l’Organisation Révolutionnaire Armée (ORA) qui ont tenté le soulèvement du 8 septembre 1936, et aussi les anarco-syndicalistes de la CGT et les républicains qui  conspiraient contre la Dictature puis des indépendantistes africains.

Le Camp de Tarrafal, situé au Nord de l’Île Santiago, dans l’archipel du Cap Vert est ancré dans l’esprit des Portugais, des Angolais, des Guinéens et des Cap-verdiens comme le « Camp de la mort lente ».

Localisé en bordure de la Ville de Tarrafal, dans une région inhabitable et isolée, le camp a ouvert en 1936 pour accueillir des prisonniers politiques portugais et espagnols.

Le complexe pénitentiaire de Tarrafal se composait de plusieurs bâtiment construits en utilisant le travail forcé des premiers prisonniers. Les conditions de vie y étaient pénibles et déplorables et l’isolement auquel les forçats étaient soumis a conduit beaucoup d’entre eux à la mort ou a laissé des conséquences physiques et psychologiques irrémissibles.

Fermé en 1956, il rouvre en 1962 sous le nom de camp de travail de Chão Bom pour incarcérer les militants anticolonialistes de l’Angola, de la Guinée Bissau et du Cap Vert.

Au total, 500 personnes y ont été détenues avant sa fermeture définitive, en 1974, à la suite de la Révolution des Œillets.

 

Le Bagne de Rochefort, entre mythes et réalités

Une exposition réalisée par la Société de Géographie de Rochefort sur un pan de l’histoire de la ville de Rochefort qui a sombré dans l’oubli le plus total.

Un siècle tout juste après la construction de l’Arsenal, en 1766, le bagne ouvre dans la cité de Colbert. Il en existe deux autres de cette taille en France, à Brest et Toulon. Punition entre la prison et la peine de mort,  le bagne de Rochefort a accueilli jusqu’à 2 000 forçats à la fois, alors que sa capacité était de 1 300 hommes. Enchaînés par des fers aux pieds, ils dormaient dans une grande promiscuité, les uns à côté des autres. Mais selon leurs condamnations, les travaux forcés différaient : les grands voleurs étaient chargés des travaux dits  » de grande fatigue  » comme la construction des formes de radoub, le halage des navires. Ceux qui avaient la confiance de la marine pouvaient se retrouver à des postes bien plus gratifiants.  » Certains étaient infirmiers à l’hôpital et côtoyaient des ouvriers libres « , raconte la guide. Avec l’arrivée de la vapeur, le travail des bagnards est moins rentable. Le site ferme ses portes en 1852, devient un court temps une menuiserie avant de brûler en 1898. Quant aux bagnards, ils sont envoyés en Guyane et en Nouvelle-Calédonie.

 

 

Pour aller plus loin, la BU vous propose une sélection de documents à emprunter ou consulter sur place.