Bob l’éponge endeuillé : les usages d’une icône fantasque
Âgé de 57 ans, le créateur américain de Bob l’éponge, Stephen Hillenburg, est décédé. D’abord professeur de biologie marine et surfeur, il fut aussi un dessinateur virtuose, réalisant les célèbres séries animées Rocko et Co (années 1990) puis Bob l’éponge (fin 1990, années 2000).
Ce parcours, loin d’apparaître comme incohérent, dénotait aux yeux de l’auteur lui-même une continuité pédagogique, mariant amour de l’enseignement de l’océanographie et talent de réalisateur de films d’animation. Les futurs enseignants du MEEF de l’université rochelaise pourront, inspirés par cet exemple, se pencher sur les méthodes pédagogiques qui mobilisent des dessins animés.
La popularité du singulier personnage de Bob constitua le prétexte d’une kyrielle d’interprétations et d’usages dans l’espace public. Des universitaires virent ainsi dans le petit être jaune la déconstruction en acte d’assignations sexuelles : tantôt fut mis en évidence son caractère asexué, « neutre », tantôt une féminité associée à l’imagerie des mouvements gay américains. D’autres purent relever des messages explicites de défense de l’environnement, à l’instar d’un épisode de 2011 contre le réchauffement climatique.
Bob fit aussi l’objet d’un usage politique varié, servant aux conservateurs américains pour pourfendre la politique sociale d’Obama, ou revendiqué par ce dernier comme un avatar d’une culture libérale honnie des conservateurs. Certains en vinrent même à s’interroger, à la lumière de la popularité que prit la figure spongieuse lors de la révolution égyptienne de 2011, sur son potentiel subversif.
Pour nourrir une réflexion plus aboutie sur les usages politiques du cinéma, la BU vous propose une liste d’ouvrages sur le sujet.